J'assemble, je combine, colle, couds, brode... pour constrire des images en tissus qui racontent de petites histoires.
Enfant, je rammassais déjà toutes sortes de choses, peignais des gallets, confectionnais des petits tableaux avec du sable, des coquillages, des bouts de laines collés... et ce avec un plaisir immense. Tous les enfants font cela sans doute, mais moi, je n'ai jamais vraiment cessé.
En région parisienne, où j'ai travaillé dans le social, j'ai construit pendant des années des sortes de totems en bois et métal peints à partir des rebus trouvés sur les trottoirs. Cette activité, indispensable pour me maintenir en équilibre dans la vie quotidienne, tenait de la thérapeutique, voire de l'art brut, sans intention de pérénisation ni de diffusion. D'ailleurs ces oeuvres éphémères, aux fixations précaires, se sont autodétruites avec le temps et un déménagement.
Arrivée à la retraite à Toulon, j'ai découvers, grace à la Ressourcerie de la Rade, une mine inépuisable de nouveaux matériaux. Les tissus sont devenus ma palette de couleurs et de textures, le fil et la broderie sont le trait et le lien, les petits jouets en plastiques des personnages mis en scène... Les productions obtenues, sont à la fois faciles à stocker, réparables et évolutives. Ont peut toujours défaire ou racommoder l'ouvrage. Voilà qui me plait, rien n'est vraiment définitif.
De lourd, rigide et cassant mon travail est devenu léger, souple et finalement assez solide pour envisager (soyons fou) l'exposition et pourquoi pas une forme de transmission. Voilà pourquoi, seulement maintenant, je commence à avoir le désir de montrer ce que je fais.
Mes inspirations : Chaissac, Matisse, Niki de Saint Phalle, Nicolas de Stael, JM Basquiat, la peinture aborigène, l'art brut en général et le musée de la Halle Saint Pierre à Paris en particulier.